Une virée à l’italienne : la dolce vita en version road trip
Imaginez les collines ondoyantes de Toscane, le vrombissement léger d’une Vespa, le parfum du basilic frais dans une trattoria perchée… Bienvenue en Italie. Mais pas l’Italie cliché des cartes postales – ici, on parle d’un road trip à l’ancienne, au rythme du soleil et des découvertes. Des Abruzzes aux Cinque Terre, des ruelles de Vérone à la côte amalfitaine, j’ai sillonné la botte italienne à la recherche d’authenticité, de saveurs vraies, et de cette énergie unique que seuls les Italiens savent te transmettre avec un simple sourire et un « andiamo! ».
Vous montez ? On part rouler entre pasta, Vespa et villages perchés.
Préparer son road trip en Italie : entre rusticité et liberté
L’Italie, c’est un terrain de jeu de rêve pour les amoureux de voyage sur quatre (ou deux) roues. Avant de partir à l’aventure, voici quelques petits tips pour ne pas transformer votre escapade en cauchemar :
- Louer une voiture (ou une Vespa) : Louer un véhicule est largement accessible, et plus vous sortez des grandes villes, plus les prix deviennent doux. Pour les plus téméraires, une Vespa en Toscane ou dans les Pouilles, c’est clairement une vibe à part entière.
- Pensez petit : Les routes italiennes sont souvent serrées, sinueuses, surtout dans les vieux villages perchés. Une Fiat 500 ou une Panda ? C’est le graal.
- Éviter les autoroutes : Aussi tentante que soit l’Autostrada pour gagner du temps, les vraies pépites se trouvent sur les routes secondaires. Comptez quelques kilomètres de détour pour trouver des perles oubliées.
- Voyage écoresponsable : Privilégier les logements locaux, manger local, trier ses déchets, limiter les bouteilles plastiques (ciao la gourde réutilisable !), ça semble évident mais ça mérite d’être dit.
Maintenant qu’on est bons côté logistique, place à l’itinéraire. Oui, parce que l’Italie est comme une pizza : chaque région a sa recette magique.
Étape 1 : Les Cinque Terre, entre falaises et maisons pastel
C’est sans doute l’un des coins les plus photogéniques de toute l’Italie – et pour une fois, la réalité dépasse vraiment les clichés Instagram.
Je suis arrivé à Vernazza en fin de journée, timing parfait pour voir le soleil glisser lentement sur les façades colorées. Marche obligatoire entre les villages : Monterosso, Vernazza, Corniglia, Manarola et Riomaggiore sont reliés par des sentiers qui chatouillent les mollets mais régalent la rétine. Conseil de baroudeur : arrivez tôt pour éviter les foules, et dormez dans un des petits B&B sur place (évitez les grandes villes à proximité comme La Spezia).
Le moment suspendu ? Manger des trofie al pesto en terrasse à Manarola avec vue mer. Silence, ça frissonne.
Étape 2 : Toscane, l’éternelle élégante
La Toscane, c’est cette région où chaque virage ressemble à un tableau. Des cyprès tout droits sortis d’un film de Bertolucci, des villages qui sentent le vin rouge et la pierre chaude, et des paysages qui respirent la quiétude.
Direction San Gimignano, le « Manhattan médiéval », perché sur sa colline avec ses tours majestueuses. Montepulciano, c’est mon coup de cœur personnel – entre ses vignobles bio et ses ruelles en pente, j’y ai trouvé l’esprit même de la dolce vita. Et bien sûr, Florence, pour plonger dans l’histoire de la Renaissance (et le meilleur gelato pistache-framboise ever chez « La Carraia », parole de gourmand).
Astuce : Louez une nuit dans un agriturismo – ces fermes locales reconverties en chambres d’hôtes – pour un vrai moment de partage avec les hôtes. Petit-déj maison, vue sur les vignes, et ce sentiment de temps suspendu…
Étape 3 : Les Abruzzes, le trésor méconnu
Souvent oubliées au profit de leurs voisines toscanes ou ombriennes, les Abruzzes sont un vrai bijou brut. J’y suis allé sur un coup de tête, et franchement, c’est peut-être l’une de mes plus belles surprises italiennes.
Le Gran Sasso et son Parc National offrent des randos dignes des Alpes, avec des vues vertigineuses sur des vallées intactes. Le village de Santo Stefano di Sessanio semble tout droit sorti du Moyen-Âge, figé dans le temps, avec ses rues pavées et ses sentinelles de pierre.
À l’aube, quand le brouillard s’accroche aux collines et que le premier café expresso réchauffe les mains, on se dit qu’il y a encore des coins d’Italie préservés, où l’on peut respirer en grand.
Étape 4 : La côte Amalfitaine, le théâtre du Sud
Descente vers le sud, direction la flamboyante Campanie. Ici, tout est plus vivant, plus bruyant, plus… italien ? Des routes vertigineuses posées à flanc de falaise, des citronniers géants et une Méditerranée dramatique à souhait.
Monter à Positano en voiture, c’est comme jouer à Mario Kart grandeur nature, mais chaque arrêt panoramique vous récompense avec une vue à couper le souffle. Petit conseil de Jeff : ne vous limitez pas à Amalfi ou Ravello (sublimes, certes), aventurez-vous vers les villages moins connus comme Cetara, connu pour sa colatura di alici (une sauce d’anchois vieillie… oui, ça paraît bizarre, mais c’est une tuerie !).
Et puis, il y a les couchers de soleil sur Praiano. Un moment d’éternité.
Étape 5 : Matera, la cité troglodyte
Moins connue, mais tellement envoûtante : Matera. La première fois que j’ai vu ses maisons creusées dans la roche, j’ai cru que j’étais dans un décor de film… logique, c’est là que Mel Gibson a tourné son “Passion du Christ”.
Les sassi, ces anciennes habitations troglodytes creusées dans la pierre calcaire, racontent des siècles d’histoire. On y dort même aujourd’hui – j’ai posé mon sac dans une chambre creusée dans la roche, et c’était comme passer la nuit dans un sanctuaire minéral, avec le confort d’un boutique hotel.
À la croisée de l’histoire, de la pierre et du silence. Matera touche l’âme sans un mot.
Retour au Nord : Lac de Côme et Évasion alpestre
Pour finir ce petit road trip en beauté, j’ai pris cap vers le Nord, direction les grands lacs. Le lac de Côme, c’est un monde à part. Élégant, raffiné, mais aussi profondément paisible si on s’éloigne des spots trop fréquentés.
Un matin, surplombant Bellagio, j’ai siroté un café avec vue sur les barques immobiles. Puis, j’ai filé vers Varenna, moins couru, plus intime. Et cette lumière, je vous jure, elle danse entre les montagnes et les flots comme un tableau de Monet qui aurait bouté tous les touristes hors cadre.
La région, parfaite pour finir doucement, propose aussi quelques randonnées étonnantes entre lacs d’altitude et villages suspendus dans les Alpes lombardes.
Quelques indispensables pour un road trip réussi en Italie
- Une playlist italienne : De Mina à Jovanotti, mettez de la musique locale dans vos oreilles. Ça change tout.
- Une app pour repérer les trattorias du coin : J’utilise souvent « The Fork » ou « Osterie d’Italia », plus authentique.
- Un carnet de croquis ou un journal : Rien ne vaut une page griffonnée à la main pour garder un souvenir vivant d’un moment.
- De la patience : Entre les pauses café, les routes sinueuses et les horaires faciles, ici, on apprend à ralentir. Et ça fait du bien.
Et toi, tu y pars quand ?
L’Italie en road trip, c’est cette promesse d’un voyage fait de textures, d’odeurs, de visages et de chemins croisés au hasard de petits détours. Rien n’est figé, tout est prétexte à l’émerveillement. Et que vous rouliez seul, en couple ou en tribu bancale, vous ressortirez forcément avec des étoiles plein les yeux – et probablement un peu plus de ricotta dans le cœur.
Alors, prêt à enfourcher votre Vespa et laisser les routes italiennes vous chanter la sérénade ? On se retrouve sur le prochain chemin poussiéreux.