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Circuit voyage Ouzbékistan : sur la route de la soie entre mosquées et bazars

Circuit voyage Ouzbékistan : sur la route de la soie entre mosquées et bazars

Circuit voyage Ouzbékistan : sur la route de la soie entre mosquées et bazars

Dans les pas des caravanes : bienvenue en Ouzbékistan

Il y a des noms qui résonnent comme un poème oublié, des destinations qui semblent tout droit sorties d’un conte des Mille et Une Nuits. L’Ouzbékistan, c’est un peu ça. Ancien joyau de la Route de la Soie, ce pays d’Asie centrale niché entre steppes, montagnes et déserts fait rêver rien qu’à la seule évocation de ses cités mythiques : Samarcande, Boukhara, Khiva… Rien que ça, ça sent déjà le thé à la cardamome et les tapis tissés main, non ?

Mais ce que personne ne vous dit vraiment, c’est à quel point ce voyage peut vous prendre aux tripes. C’est un mélange d’émerveillement constant, d’hospitalité renversante, et d’un dépaysement total. L’Ouzbékistan, ce n’est pas qu’une case à cocher sur votre to-do list de baroudeur : c’est une immersion dans un autre monde, à la fois hors du temps et ancré dans une culture d’une richesse fascinante.

Samarcande : la perle turquoise de l’Orient

Si je devais commencer quelque part, ce serait ici. Samarcande, c’est le symbole même de cette extravagance orientale façonnée par des siècles de commerce, de conquêtes et d’échanges culturels. Autant vous dire que j’avais coché la ville sur ma carte mentale depuis l’enfance, influencé par les récits de Marco Polo et les vieux dessins sur la soie.

Premier choc : la place du Registan. Franchement, difficile de rivaliser. Trois médersas gigantesques (Ulugh Beg, Sher-Dor et Tilla-Kari), couvertes de mosaïques aux nuances indigo, s’affrontent dans une symétrie magistrale. Même le lever du soleil semble plus doux ici. J’avais beau tourner sur moi-même comme un môme dans un magasin de bonbons, ça ne suffisait pas pour tout absorber. Une astuce ? Revenez la nuit. Éclairé, le Registan devient presque irréel.

Mais la ville ne se résume pas à ça. Perdez-vous dans les ruelles de la vieille ville, poussez les portes du mausolée de Gour Emir où repose Tamerlan, flânez dans les jardins fleuris de Shakhi-Zinda. Et surtout, parlez avec les locaux. Un papy m’a invité à son échoppe pour goûter du pain chaud tout juste sorti d’un tandoor, avant de me réciter des vers de poésie persane, les yeux brillants.

Boukhara : un musée à ciel ouvert

À quelques heures à l’ouest (le train rapide ouzbek vaut son pesant d’épices), on arrive à Boukhara. Ici, tout respire l’histoire. Autour de 140 monuments classés, réunis dans une vieille ville incroyablement bien préservée… Un décor parfait pour un remake de cours d’histoire façon Indiana Jones.

Le cœur de la ville, c’est la place Liab-i-Khaouz, avec son bassin central entouré de vieux mûriers. En été, les terrasses sont prises d’assaut pour siroter du thé vert sous les lanternes. C’est le spot parfait pour croquer dans un plov royal (le plat national à base de riz, viande et carottes) tout en regardant les enfants courir sur les pavés.

Un incontournable ? Le minaret Kalon. À 47 mètres, il admirait déjà le coucher du soleil quand Gengis Khan est passé dans le coin — et il tient encore debout, incroyablement. Non loin, la mosquée Kalon et la médersa Mir-i-Arab complètent ce tableau d’une rare élégance. Il y a aussi ce petit hammam datant du XVIe siècle. Un bain de vapeur purifiant, et hop, vous repartirez prêt(e) pour une nouvelle étape.

Khiva : entre sable et mirages d’architecture

Khiva, c’est le petit trésor ouzbek au cœur du désert de Kyzylkoum. Entourée de murs d’argile, la ville intérieure — Itchan Kala — semble figée dans le temps. On entre là comme dans un rêve éveillé. Minarets turquoise étincelants, coupoles, et ruelles pavées à l’ombre d’anciens caravansérails.

Et c’est justement ça que j’ai adoré à Khiva : l’impression que le temps s’est arrêté pour mieux vous accueillir. On peut dormir dans d’anciennes maisons traditionnelles, aménagées en guesthouses. L’une d’elles, tenue par une famille chaleureuse comme tout (et cuisinant un shurpa divin), m’a quasiment adopté pour deux jours. Bonus : leur toit donnait une vue spectaculaire sur le minaret Islam Khoja au coucher du soleil. Le genre de moment où tu lâches ton téléphone, parce que rien ne peut égaler ce que tes yeux voient en vrai.

Entre bazars et artisanat vivant : le cœur battant de l’Ouzbékistan

Si comme moi, vous avez le nez creux et le cœur en quête d’humanité, direction les marchés ouzbeks. Chaque ville a son bazar principal, mais celui de Tchorsou à Tachkent reste mon préféré. Sous un dôme soviéto-futuriste, on y trouve tout : des montagnes d’épices multicolores, des brochettes fumantes, des tapisseries brodées, et toujours… des sourires. Les vendeurs, bien que parfois insistants, ont souvent une anecdote à raconter ou une dégustation à offrir. Un jour, j’ai acheté une paire de chaussons feutrés et le vendeur m’a sauté dans les bras pour prendre une photo avec moi « parce que les Français achètent rarement des babouches », m’a-t-il dit en riant.

Et puis, il y a l’artisanat. À Boukhara, j’ai rencontré un maître graveur sur bois qui travaillait encore selon des techniques vieilles de 500 ans. Dans les médersas réhabilitées, on trouve des ateliers d’orfèvrerie, de céramique émaillée, de broderies suzanis… Chaque objet raconte une histoire, chaque coup de main reproduit un geste ancien. Acheter local ici, ce n’est pas une question de souvenirs — c’est prolonger la vie d’un patrimoine vivant.

Se déplacer, dormir, manger : les petits (grands) plaisirs du routard

Voyager en Ouzbékistan, c’est étonnamment simple. Le réseau ferroviaire est bien développé, surtout avec les trains rapides Afrosiyob qui relient les grandes villes. Des marshrutkas et bus complètent le tout pour les coins plus reculés. Les trajets sont ponctués de paysages dignes de films d’aventure : étendues dorées, collines ondulantes, troupeaux de chèvres en goguette…

Côté hébergements, on trouve de tout. Des auberges pétillantes dans les grandes villes pour backpackers sociables, aux hôtels de charme décorés façon Contes d’Orient. Et puis les fameuses guesthouses familiales, souvent nichées dans la vieille ville, où l’on dort sous des tapis suspendus et où le petit déjeuner prend des airs de banquet (thé vert à volonté, confitures maison, za’atar, œufs frits et non tiède).

Et je ne vous parle même pas de la cuisine… Des manti fourrés à la viande, des lagman (pâtes maison dans un bouillon parfumé), des brochettes grillées à souhait dans la rue. Croyez-moi, votre estomac ne vous en voudra pas du tout.

Un mot sur l’écotourisme en Ouzbékistan

À première vue, l’Ouzbékistan semble plus axé sur son passé glorieux que sur les enjeux du tourisme durable. Mais ce serait passer à côté d’un frémissement local. Le pays commence à bouger. Des petites structures s’organisent autour de l’agritourisme, les transports collectifs sont à privilégier (le train ici est une vraie bonne pratique), et les initiatives communautaires fleurissent.

Alors je vous encourage à adopter une attitude responsable : privilégiez les hébergements tenus par les locaux, évitez d’acheter des souvenirs à base d’ivoire ou de corail fossile (ça arrive encore malheureusement), et respectez les coutumes locales (s’habiller sobrement, demander avant de prendre en photo, etc.).

Et si vous avez la chance de dépasser les « grandes classiques », poussez vers la vallée de Fergana — encore peu touristique, mais d’une richesse artisanale incroyable. Pensez aussi à randonner dans les montagnes de Nourata ou du sud du pays, où quelques projets de tourisme participatif voient le jour.

Pourquoi l’Ouzbékistan est une aventure à vivre maintenant

Vous l’avez compris : l’Ouzbékistan n’est pas un simple crochet oriental. C’est une mosaïque de cultures, un patrimoine en technicolor, un peuple d’une gentillesse désarmante et un pays encore épargné par le tourisme massif. C’est le moment de partir, avant que les foules arrivent, avant que les arrière-cours se transforment en vitrines monochromes à selfies.

Et puis, avouons-le : combien de vos potes sont déjà allés en Ouzbékistan ? C’est l’occasion rêvée de sortir des sentiers battus, tout en vous replongeant dans l’histoire d’un monde qui a façonné une grande partie de notre globe actuel. Bonus : c’est safe, pas cher, et totalement fascinant.

Alors on boucle le sac, on glisse quelques vêtements amples, un foulard (toujours utile pour entrer dans les lieux religieux), et on prend la route. La route de la Soie vous attend. Et elle tient toutes ses promesses.

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