Le Cambodge, c’est ce genre de pays qui ne se contente pas de figurer sur votre bucket list. Une fois que vous y mettez les pieds, il s’installe carrément dans votre cœur. Du mysticisme envoûtant d’Angkor aux plages encore confidentielles du sud, ce petit joyau d’Asie du Sud-Est a ce pouvoir rare de vous faire voyager dans le temps… tout en gardant les pieds bien dans le sable chaud.
Dans cet article, je vous embarque pour un circuit à la découverte du Cambodge, entre les temples chargés d’histoire de la civilisation khmère et les îles tranquilles du golfe de Thaïlande. Une boucle idéale à faire en sac à dos ou en mode slow travel, et à savourer sans modération.
Se perdre (avec bonheur) dans les temples d’Angkor
Impossible d’évoquer le Cambodge sans commencer par Angkor. C’est un peu comme parler de Rome sans mentionner le Colisée, ou de Paris sans la Tour Eiffel. Mais ici, l’histoire semble couvrir chaque pierre d’un voile sacré, presque mystique. Surtout au lever du soleil, quand les premiers rayons révèlent les silhouettes imposantes d’Angkor Wat.
Le site est immense – plus de 400 kilomètres carrés pour les temples majeurs – donc prévoyez au moins trois jours. Et si vous craignez la foule : oubliez les circuits organisés au pas de course. Faites comme les locaux, louez un vélo (ou un tuk-tuk pour les moins motivés), et prenez le temps d’explorer des temples moins connus mais tout aussi fascinants :
- Ta Prohm, littéralement avalé par la jungle, avec ses immenses banians qui enserrent les murs.
- Bayon, et ses 216 visages souriants sculptés dans la pierre – de quoi vous filer le sourire pour la journée.
- Banteay Srei, le « joyau de l’art khmer », bien plus modeste en taille mais d’une finesse incroyable.
Mon conseil de baroudeur ? Levez-vous tôt (genre 4h30, oui, je sais…) pour profiter du calme avant les bus de touristes. Et n’hésitez pas à vous laisser guider par le hasard : certains de mes plus beaux souvenirs d’Angkor, je les dois à des chemins empruntés sans trop savoir où ils allaient.
Siem Reap, entre détente et street food diablement addictive
Base idéale pour explorer Angkor, Siem Reap est loin de se résumer à une simple ville-étape. Elle vibre, surtout à la tombée de la nuit, quand les stands de street food s’animent et que les backpackers du monde entier refont le monde autour d’une bière fraîche (ou d’un café glacé pour les moins téméraires).
À ne pas manquer :
- Le Night Market : parfait pour dégoter des souvenirs (évitez les magnets, visez les objets artisanaux, il y en a de magnifiques en soie ou en bois sculpté).
- Pub Street : un poil touristique, certes, mais l’ambiance y est bon enfant. Essayez les plats locaux comme l’Amok ou les fameuses brochettes de scorpions… si vous osez !
- Un massage khmer traditionnel après vos 15 km dans les temples : vos mollets vous diront merci.
Kampong Phluk : entre mangrove et maisons sur pilotis
À une heure de Siem Reap, embarquez pour une excursion au village flottant de Kampong Phluk, situé sur le lac Tonlé Sap. Là, vous verrez le quotidien des pêcheurs qui vivent avec (et parfois contre) les rythmes de l’eau. Les maisons en bois sur pilotis semblent flotter dans les airs pendant la saison sèche, puis deviennent de véritables embarcations domestiques à la saison des pluies.
Et si vous avez l’âme écolo et curieuse, partez avec un guide local engagé dans le tourisme responsable : vous vivrez une immersion authentique, tout en contribuant à soutenir l’économie locale. Personnellement, j’ai partagé un délicieux repas de poisson grillé avec une famille dans leur maison – une expérience simple, mais profondément marquante.
Cap vers le Sud : farniente et poissons grillés à Kep et Kampot
Marre de la poussière ? Direction le sud du pays, où le rythme change du tout au tout. Ici, c’est la douceur de vivre qui règne, avec un petit goût iodé en prime.
Kampot, ancienne ville coloniale, a ce charme nonchalant qui semble figer le temps. Bordée par le fleuve, elle est célèbre pour son poivre (une vraie pépite gustative, parole de foodie). Ne manquez pas :
- Une virée en scooter dans les collines du Bokor : vues spectaculaires et brume mystérieuse garanties.
- Une croisière au coucher du soleil sur la rivière Praek Tuek Chhu.
- Un détour par une ferme de poivre pour en apprendre plus sur cette herbe magique qui peut rehausser n’importe quel plat… même vos nouilles instantanées de backpacker fauché.
Kep, non loin de là, est connue pour ses crabes bleus et son petit marché de fruits de mer. C’est LE spot pour s’offrir un déjeuner les pieds dans l’eau, en dégustant une assiette de crabe au poivre vert. Une tuerie. Et si vous cherchez un endroit encore plus calme ? Passez la journée sur Koh Tonsay (l’île du Lapin), un mini bout de paradis accessible en 30 minutes de bateau.
Le Cambodge insulaire : Koh Rong et Koh Rong Samloem
On me demande souvent : est-ce que les plages cambodgiennes valent vraiment le détour face à celles de Thaïlande ? Ma réponse tient en deux îles : Koh Rong et Koh Rong Samloem. Sœurs dans la géographie, mais très différentes dans l’ambiance.
Koh Rong est la plus développée. Ambiance reggae, fiestas sur la plage, mais aussi bungalows paumés loin du bruit. Petit tip : évitez la plage principale si vous cherchez le calme, et misez sur Long Set Beach ou Coconut Beach pour allier tranquillité et beauté.
Koh Rong Samloem, c’est pour moi l’un des derniers petits trésors encore préservés d’Asie du Sud-Est. Pas de route, pas de banque, très peu de Wi-Fi… Juste la mer, des hamacs, et des baignades entre les poissons multicolores. À Saracen Bay, vous trouverez des hébergements écoresponsables et quelques restaurants balnéaires où le temps semble s’arrêter.
Et si vous êtes comme moi, à toujours rêver de décrocher sans aller au bout du monde : c’est l’endroit parfait pour quelques jours de déconnexion totale.
Phnom Penh, une capitale brute mais vibrante
Dernière étape – ou point de départ, selon votre itinéraire –, Phnom Penh décoiffe. Ce n’est pas la ville la plus reposante, mais elle est nécessaire si vous voulez saisir l’âme du pays. Car ici, l’histoire est omniprésente, parfois lourde, mais toujours essentielle à comprendre.
- Le musée du génocide de Tuol Sleng et les champs de la mort de Choeung Ek donnent un aperçu saisissant de l’époque sombre des Khmers rouges. C’est dur, mais c’est aussi ça, voyager avec le cœur ouvert.
- Le Palais Royal et la Pagode d’Argent offrent un contrepoint tout en splendeur, entre ors brillants et jardins paisibles.
- Et pour un brin de modernité cambodgienne, flânez le long du fleuve au coucher du soleil, parmi les vendeurs de jus frais, les familles rieuses et les joueurs de foot freestyle sur les places publiques.
Infos pratiques pour un circuit au Cambodge
Vous envisagez de partir sur les traces de cet itinéraire ? Voici quelques conseils pratiques de baroudeur à baroudeur :
- Période idéale : De novembre à mars. Ciel bleu et température agréable… sans la mousson en embuscade.
- Visa : Facile à obtenir à l’arrivée ou en ligne. Environ 30 dollars pour 30 jours.
- Déplacements : Bus et minivans efficaces entre les grandes villes. Sur les îles, prévoyez quelques retards… mais faites comme les locaux : soyez zen !
- Budget : Le Cambodge reste très abordable. Comptez 20 à 30€ par jour pour se loger, manger et bouger confortablement.
- Respect culturel : Toujours se couvrir les épaules et les jambes pour visiter les temples. Et oui, même quand il fait 35 degrés !
Au final, le Cambodge, c’est un peu ce genre de voyage qui vous reste longtemps sous la peau. Parce qu’il mélange émotions puissantes, paysages contrastés, rencontres sincères et petits plaisirs simples. Et surtout, parce qu’il vous apprend qu’il y a parfois plus de beauté dans un sourire khmer que dans mille couchers de soleil.
Alors, vous embarquez quand ?