Pourquoi l’Islande ? Parce que personne ne regrette jamais un voyage au bout du monde
C’est souvent quand on croit avoir tout vu que l’Islande vous frappe de plein fouet, avec ses paysages lunaires, ses geysers impétueux et ses cascades rugissantes comme les bandas d’un volcan endormi. C’est un paradis de contrastes : le feu et la glace qui dansent une valse millénaire, le silence brut de la nature, rompu seulement par le hennissement d’un cheval islandais ou le grondement d’un geyser prêt à exploser. Oui, l’Islande, ce n’est pas juste une destination : c’est une gifle de beauté sauvage, et une fois qu’on y a mis les pieds, on revient changé.
Alors, que vous ayez envie de crapahuter entre volcans et fjords, de photographier des aurores boréales en vous gelant les doigts ou de discuter folklore avec un vieil Islandais qui croit (dur comme roche) aux elfes et aux trolls, laissez-moi vous embarquer pour un circuit voyage en Islande digne des sagas vikings… mais version sac à dos et bonnet thermique.
Quand partir ? Le bon moment pour cette aventure glacée
L’avantage de l’Islande, c’est qu’elle est passionnante toute l’année. L’inconvénient, c’est qu’on n’y vient pas pour bronzer en sirotant un mojito (quoi que… dans une source chaude, on en a vu plus d’un faire des folies !).
- Été (juin à août) : les journées sont interminables grâce au soleil de minuit. Parfait pour enchaîner les spots sans se presser.
- Hiver (novembre à février) : la période bénie des cieux pour guetter les aurores boréales, wrap bien serré dans ta doudoune.
- Entre-saisons : de mars à mai ou septembre à octobre, c’est la tranquillité des foules et le visage changeant d’une nature en mutation.
Personnellement, j’ai tenté le mois de septembre : pas encore l’hiver glacial, encore un goût d’été, moins de touristes… et la surprise de ma première aurore verte électrique qui a dansé juste au-dessus de mon van. Inoubliable.
Circuit rêvé : de Reykjavik au Cercle d’Or, en passant par la côte sud
L’Islande se vit souvent en road trip. Louer un van équipé reste l’option la plus libre et économique pour explorer… mais attention, en Islande, les routes et la météo jouent leurs caprices. Penchons-nous sur un circuit classique de 7 à 10 jours, avec un bon mix d’aventure, de paysages grandioses et de rencontres folkloriques.
Reykjavik et ses vibes arty
Démarrez en douceur par Reykjavik, capitale la plus septentrionale du monde, mélange étonnant de minimalisme nordique et de délires artistiques. Baladez-vous le long du port, entre food trucks bio et sculptures contemporaines. Allez tâter de la scène musicale au Kex Hostel (même si vous ne dormez pas là), et si vous êtes fan d’architecture, ne ratez pas la Harpa et son jeu de lumière sur fond d’océan.
Cercle d’Or : geysers, rift tectonique et cratères
En à peine 300 km, le Cercle d’Or vous livre un concentré d’Islande :
- Þingvellir, où les plaques tectoniques américaine et eurasienne se séparent au ralenti (c’est pas tous les jours qu’on marche dans une faille !).
- Geysir et Strokkur, duo de geysers où Strokkur explose toutes les 5 à 10 minutes comme une cocotte-minute survoltée.
- Gullfoss, LA cascade à la puissance hypnotique, la gorge rugissante de l’Islande.
C’est dans ce coin que j’ai rencontré Olafur, un guide local qui jurait avoir vu des trolls hurler sous la pluie un soir de tempête. Je ne sais pas si c’était le schnapps de baie polaire ou la fatigue, mais je l’ai presque cru…
La côte sud et ses merveilles naturelles
Vous croyez que vous avez déjà vu des cascades ? Attendez de passer par Seljalandsfoss et Skógafoss. L’une vous invite à passer derrière son rideau d’eau, l’autre vous impose avec majesté un mur liquide de 60 m de haut. La leçon numéro 1 : en Islande, on se mouille. Littéralement.
Un peu plus loin, la plage de sable noir de Reynisfjara vous donne cette sensation étrange d’être sur une autre planète. Entre les colonnes de basalte et les rouleaux d’écume, on s’imagine facilement une troupe de trolls pétrifiés par le lever du soleil.
Le parc national de Skaftafell et la lagune glaciaire de Jökulsárlón
Envie de marcher sur un glacier ? Direction Skaftafell. Des randos spectaculaires vous mènent jusqu’aux langues de glace, dans une ambiance quasi polaire. Et puis, il y a Jökulsárlón, la lagune où les icebergs flottent vers l’océan dans un silence qui fout le frisson. En face, la plage des diamants vous attend, où les blocs scintillent sur le sable noir comme des bijoux oubliés par la nature.
Petit conseil : embarquez sur un bateau amphibie pour naviguer parmi les icebergs. Touristique, oui, mais à voir une fois dans sa vie.
Culture, folklore et… trolls cachés derrière les montagnes
L’Islande, ce n’est pas qu’un décor époustouflant. C’est aussi une culture farouchement ancrée dans ses racines. On parle ici d’un peuple qui croit encore sincèrement aux elfes et aux esprits des montagnes. D’ailleurs, certaines routes ont été détournées pour ne pas troubler la paix des “Huldufólk”, le peuple invisible.
Dans les villages, les histoires se chuchotent près du feu. Comme ce fermier à Vik qui m’a juré que son chien ne voulait plus approcher un rocher depuis qu’un troll y avait frappé trois fois. Vérité ou légende ? En Islande, les deux se confondent volontiers.
Se déplacer et dormir : version roots ou confort ?
Tout dépend de votre budget et de votre tolérance à dormir dans un van quand il fait -2°C dehors. Cela dit, une nuit dans des guesthouses locales permet aussi des échanges mémorables avec les Islandais, souvent discrets mais incroyablement chaleureux quand on prend le temps.
- Van avec chauffage : liberté totale, réveils au bord des fjords. Mais attention au vent glacial.
- Guesthouses familiales : immersion locale, bon petit-déj compris la plupart du temps.
- Auberges de jeunesse : bon mix entre confort, budget et rencontres voyageuses. Testé et validé à Höfn avec un groupe d’Italiens fans de geysers (oui, ça existe).
Voyager responsablement en Islande : petit rappel de rigueur
En Islande plus qu’ailleurs, la nature commande. Respectez-la. Ne sortez pas des sentiers balisés, ne cueillez pas la mousse (elle met 70 ans à repousser, celle-là), et ne laissez rien derrière vous.
Les Islandais, eux, ont la conscience écologique dans l’ADN. Recyclage, énergies renouvelables, géothermie… C’est un exemple. À nous de suivre. Et si vous pouvez privilégier les petits circuits avec guides locaux, ou faire du covoiturage (via des applis comme Samferda), c’est tout bénef.
Un dernier mot avant de boucler la boucle
L’Islande, c’est le genre de voyage qui vous tire par la manche longtemps après votre retour. Un lieu brut, sincère, qui n’a pas besoin d’artifice pour vous mettre en transe sous une aurore ou dans le grondement d’une chute d’eau.
Et puis, entre nous, c’est pas tous les jours qu’on grimpe un volcan, qu’on traverse la faille de deux continents, qu’on rencontre des trolls ou qu’on déguste un “hákarl” (requin fermenté) sans faiblir.
Alors si votre âme de baroudeur gratte un peu ce mois-ci, si vos chaussures de rando s’impatientent dans le placard… n’hésitez pas. L’Islande vous attend. Geysers, cascades et trolls compris.
