Un souffle d’Orient : la Tunisie dans toute sa splendeur
Ah, la Tunisie… Ce petit bout d’Afrique coincé entre mer Méditerranée et désert du Sahara, qui sent bon le jasmin, les épices, et la pierre chaude. Elle a tout d’un grand voyage sans le besoin de traverser la planète. Et si je vous disais que c’est aussi l’un de ces pays qui se vivent en mille nuances : entre labyrinthe de médinas, oasis de palmiers gorgés de dattes fraîches, et dunes à perte de vue à dos de dromadaire ? Oui, moi aussi j’ai eu ce sourire un peu bête au coin des lèvres pendant tout mon circuit.
Dans cet article, je vous embarque avec moi pour un itinéraire au rythme doux, entre immersion culturelle, échappées dans la nature et petits plaisirs simples. Alors, prêt à sentir le sable chaud sous vos pieds et les parfums sucrés d’un marché tunisien ?
Tunis et la médina : un réveil sensoriel
Impossible de commencer un circuit tunisien sans poser ses sacs à Tunis. La capitale est un joyeux bazar — dans le bon sens du terme ! Dès mon arrivée, je me perds volontairement dans les ruelles de la médina, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Béton, chaux blanche, tuiles vert émeraude : les portes sont des œuvres d’art, et chaque détour offre une surprise. J’ai craqué pour un thé à la menthe chez un ancien marchand de tapis reconverti en poète (véridique), qui m’a raconté l’histoire de sa grand-mère en brodant des coussins. Ce genre de moment, vous savez, qui n’arrive qu’en voyage.
Pour une vue à couper le souffle, grimpez sur la terrasse du Café Panorama. De là-haut, la médina s’étale comme un patchwork, avec la mer en arrière-plan. Petit conseil de routard : essayez d’y aller en fin d’après-midi, quand le soleil dore les dômes et les venelles.
Sidi Bou Saïd : l’azur et l’ocre en toile de fond
À 30 minutes de Tunis, changement d’ambiance. Sidi Bou Saïd, c’est comme si Santorin avait pris des vacances en Tunisie. Des maisons blanches bordées de bleu, des bougainvilliers en cascade, et une lumière à la Hopper. Oui, c’est un peu touristique, mais il suffit de s’éloigner de la rue principale pour retrouver le silence et la mer. J’ai passé une heure à siroter un citronnade glacée sur une terrasse, à regarder les barques danser dans le port. Ce genre de luxe qui ne coûte presque rien, mais vaut de l’or.
Kairouan : entre spiritualité et architecture sublime
Direction ensuite Kairouan, ville sainte de l’Islam et bijou d’architecture. On y entre comme dans un sanctuaire, à pas lents. La Grande Mosquée d’Okba m’a scié par sa sobriété majestueuse. Pas d’or ni de bling-bling, juste des arcs parfaits, des voûtes qui touchent l’âme, et une histoire mille fois retransmise. Même pour moi, qui ne suis ni archéologue ni religieux, c’était un moment suspendu.
N’oubliez pas de goûter au fameux makroud, ce petit losange de semoule farci à la pâte de dattes, parfumé à la fleur d’oranger. À consommer avec un café turc bien corsé, pour un shot d’authenticité.
Tozeur et l’oasis des mille et une dattes
Cap vers le Sud, vers Tozeur et les premières vraies caresses du désert. Ici, ce n’est plus la Tunisie méditerranéenne, c’est un autre pays, une autre sensation. Imaginez un océan de palmiers — 200 000 arbres, quand même — où les dattes pendent comme des bijoux. Les fameuses « Deglet Nour », surnommées « doigts de lumière », sont les meilleures du monde, et je pèse mes mots après bataille gustative sur les marchés. Si vous aimez les produits locaux, vous serez servis : sirop de palmier, pâtisseries aux dattes, et couscous aux sept légumes qui changent des standards européens trop aseptisés.
L’appel du désert : Douz et les dunes d’or
Il y a quelque chose dans le désert qui calme l’âme. À Douz, la porte du Sahara, j’ai chaussé mes sandales et embarqué pour un petit trek en dromadaire. Oui, ça secoue les fesses et ça sent fort, mais je vous assure que les premières lueurs sur les dunes de sable fin sont une pure merveille. Le silence. Ce silence incroyable du désert, qu’aucune technologie ne pourra jamais simuler. On dort dans un camp berbère, sous les étoiles, avec un tajine qui mijote lentement dans une marmite en terre. Et là, on comprend : voyager, c’est aussi s’oublier un peu, pour mieux se recentrer.
Matmata : les troglodytes vous saluent
Si vous êtes un fan de Star Wars, vous reconnaîtrez peut-être Matmata, ce village troglodyte où George Lucas avait planté la maison de Luke Skywalker sur Tatooine. Mais au-delà de l’anecdote ciné, Matmata est un bijou d’architecture vernaculaire. Les habitations creusées dans la terre gardent la fraîcheur malgré la chaleur ambiante. Les familles vivent toujours dans ces grottes blanchies à la chaux, et vous pouvez même y dormir ! J’ai passé une nuit dans une de ces maisons d’hôte troglo’, sous les étoiles et les récits des anciens. Clairement un moment fort du circuit.
Voyager responsable sous le soleil tunisien
On ne va pas se mentir : le tourisme en Tunisie peut avoir ses dérives. Mais c’est possible — et gratifiant — d’y voyager autrement. Choisissez les transports partagés ou le train (surprenant de ponctualité, d’ailleurs), favorisez les petites pensions familiales, mangez local et discutez avec les gens. Ils sont souvent curieux, bienveillants, et fiers de montrer leur pays autrement que par les clichés de plages à touristes. J’ai appris par exemple auprès d’un guide local à cueillir du romarin sauvage dans les montagnes de l’arrière-pays, ou reconnaître une datte mûre au toucher. Le genre d’apprentissages qui ne s’oublie pas.
La Tunisie met aussi en avant des initiatives écotouristiques. Envie d’une nuit en tente entre dunes et palmiers, sans laisser de trace ? C’est possible. Curieux de visiter des coopératives de femmes artisanes autour de Kairouan ? Allez-y, elles vous ouvriront grand leur atelier, leur cœur… et leur théière !
Quelques astuces de routard pour profiter à fond
- Changez vos euros dans des bureaux de change officiels : le dinar tunisien n’est pas exportable, donc mieux vaut éviter les déconvenues au retour.
- Voyagez léger, mais ne zappez pas un foulard : utile contre le sable, le soleil ou même pour entrer dans un site religieux.
- Prévoyez du liquide dans les petites villes ou villages. Le paiement par carte reste limité en dehors des grandes zones urbaines.
- Rejoignez les louages (taxis collectifs) : bon marché, typiques, et étonnamment efficaces pour se déplacer dans le pays.
- Installez un GPS offline sur votre téléphone si vous prévoyez de louer une voiture : certains panneaux peuvent être absents ou mal orientés.
Un voyage aux mille contrastes
La Tunisie n’est ni un bijou entièrement poli ni un chaos désordonné. Elle est à la fois authentique et en mutation, modeste et éclatante. Elle ne cherche pas à vous impressionner par flamboyance, mais vous touche par ses contrastes, ses sourires discrets, ses paysages qui changent à chaque kilomètre, et sa force tranquille. Si vous avez envie d’un circuit riche en rencontres, en dépaysement sans exubérance, et en moments lents où l’on respire enfin… alors ce petit pays est une immense destination.
Et si vous partez… envoyez une carte. Ou mieux, ramenez des dattes.
